« Le conte de fées s’achève : le carrosse est redevenu citrouille » Ivan Rioufol in « Causeur » du 14 aout 2024, pour saluer la fin du rêve olympique…

Par Tania Pétille

Pour nous faire oublier nos soucis nos misères
Il n’y a rien de tel que les Jeux Olympiques
Surtout à domicile emphatisés épiques
Où nous pouvons huer siffler nos adversaires

Les regards sont braqués sur les preux janissaires
Sur cette armée sportive admirable héroïque
Le monde rassemblé exultant pathétique
Se découvre des buts des engouements sincères

On ressent l’émotion des hymnes militaires
Où sont vengés nos peurs nos échecs systémiques
Une gloire à bon compte imprévue fantastique
Salue de « nos » succès l’euphorie passagère

Folie nationaliste admise aux supporters
Dont le patriotisme est reçu sans critique
Laissons sur le côté ces fleurs de rhétorique
Absurdes distinguos navrant le populaire

On oublie derechef les nouveaux millionnaires
Basketteurs tennismen golfeurs ploutocratiques
Logeant dans des hôtels de luxe mirifiques
Dédaigneux du « village » offert aux prolétaires

On oublie la Russie exclue bouc émissaire
Ne pouvant concourir rendant anecdotiques
Les médailles gagnées en son absence inique
Ne méritant plus les hourrahs de l’Univers

On oublie les conflits les attentats les guerres
Qui continuent malgré les envolées lyriques
Sur la trêve obtenue pendant les Jeux antiques
Désormais impossible aux Humains de notre ère

En Ukraine au Moyen-Orient on désespère
Les bombes les obus jouent toujours leur musique
Les drones assassins surgissent pléthoriques
Armés téléguidés par des rayons lasers

On a sorti Paris des banlieues mortifères
De leurs indésirables connus des indics
Un nettoyage ethnique en sous-main méthodique
A provoqué ce tour de magie salutaire

Mais que restera-t-il de ces joies éphémères
Quand il faudra payer la note astronomique
De ces dispositifs insolemment ludiques
Visant à mystifier réjouir la Terre entière

Nous avions du « bonheur » trivial à satisfaire
Devant notre bilan honteux catastrophique
Nous avons donc vibré d’ardeur patriotique
Avant des lendemains tragiques délétères